Les Français ont de plus en plus l’oeil rivé sur les étiquettes. Au fil des semaines passées chez soi et des inquiétudes montantes sur le futur économique, le sujet des prix affichés en grande consommation monte en puissance. 86 % des consommateurs ont ainsi l’impression que les étiquettes des produits alimentaires de grande consommation ont valsé durant le confinement, 50 % considérant en effet que la hausse est forte, selon une étude réalisée par B onial, spécialiste des offres promotionnelles digitales.Les fruits et légumes sont particulièrement concernés mais la viande, le poisson, les féculents et les produits laitiers sont aussi pointés du doigt. Le sentiment des clients exprimé par l’étude rejoint une enquête d’UFC-Que Choisir indiquant que le prix du ticket de caisse moyen a gonflé de 2,5 % en un mois. Pas forcément parce que les étiquettes de chaque produit ont augmenté, hormis pour les fruits et légumes où l’origine française est désormais privilégiée pour soutenir l’agriculture. Mais parce que les ruptures de stock ont parfois conduit à se tourner vers d’autres types de références, la farine étant un bon exemple du phénomène.
Plus de repas à assurer
Bonial voit néanmoins plusieurs autres facteurs, comme l’animation commerciale moins perçue par ceux qui font leurs courses avec l’arrêt de la distribution de prospectus papier, mais aussi des achats moins fréquents entraînant des paniers moyens plus importants générant l’idée d’une augmentation. Il s’y ajoute la fréquentation accrue de commerces de proximité aux prix souvent plus élevés. Sans oublier le fait qu’en restant à la maison, on doit acheter plus pour assurer tous les repas .
En outre, les inquiétudes sur le pouvoir d’achat vont croissant. 29 % des gens anticipent une baisse de ce dernier dans les prochaines semaines, contre 25 % seulement dans la précédente vague de l’étude quinze jours auparavant.
Les consommateurs déjà adeptes des promotions veulent donc, en toute logique, que les enseignes alimentaires continuent à en faire, 8 sur 10 estimant qu’elles doivent être les plus larges possible quand 2 sur 10 les réserveraient davantage aux produits essentiels.
Des économies en vue
Le déconfinement ne s’annonce pas non plus comme une fête de la consommation. Un Français sur deux prévoit de faire des économies quand ils pourront à nouveau sortir de chez eux. D’abord, sur les vacances et les loisirs ainsi que la restauration même si les modalités de reprise de ces activités restent encore à connaître. Le prêt-à-porter fait aussi partie des postes auxquels ils seront nombreux à faire attention. Et, dans une mesure un peu moins forte, l’alimentaire.
Les entreprises devront donc surtout compter sur les 45 % qui n’envisagent pas de changer leurs dépenses. Car les consommateurs déclarant vouloir rattraper leur retard ne sont que 3 %.